JU BOURGAIN
Ju Bourgain est diplômé·e de l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence en 2018. Son travail prend la forme de performances participatives ou collaboratives, d’installations vidéo, de poèmes, ou de sons. Depuis 2017, iel a notamment participé à l’exposition HYPERSENSIBLE à La Compagnie, lieu de création, à Briser la glace au Château La Coste, à la résidence Création en cours des Ateliers Médicis, à la Relève II à art-cade* Galerie des Grands Bains Douches à Marseille, ou lors de l’exposition Feels good to know you exist à Datsuijo à Tokyo… La performance est-elle une fête ? Telle est la question qui motive la démarche artistique de Ju Bourgain, qui envisage l’art comme une célébration de la vie.
Le travail de Ju Bourgain est un voyage initiatique à l’ère post-internet. Des corps, mutantx et post-binaires s’allient avec les folles qui hantent l’histoire occidentale pour vibrer, pour danser jusqu’à l’épuisement de la chair, jusqu’à toucher l’éther et s’ouvrir enfin à la « tendre indifférence du monde »* . L’esthétique de l’artiste est celle de la fête comme un temps de transe collective, un rituel de passage, une mutation dans l’errance et le tâtonnement. Les performances chorégraphiées, telles sorties d’un rêve, s’insinuent dans le monde dit réel et ouvrent une brèche de contact. Il est question de transformation.
La grammaire est fragile et touchante, faite de parures, de bulles de savons, de paillettes, de peau, de liens et de mouvements dans les champs. La bande son, généralement techno, telle la pulsation d’une génération alien au monde néolibéral vient glitcher l’ordre binaire. Bref un subtil mélange d’urgence et de vulnérabilité qui nous tient en haleine. Il est question d’amour.
L'œuvre de Ju Bourgain est une œuvre qui fait famille, où fluide signifie libre.
Céline Sabari Poizat pour NONFICTION
*A.Camus