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HÉLÈNE BELLENGER

Résidence de création - 22 mars > 19 avril 2021  

Suite à une première résidence durant la saison 2019-2020, Hélène Bellenger est accueillie pour une seconde résidence de création du 22 mars au 19 avril 2021 autour de son exposition Plaisir Solide avec Charlotte Perrin. 


Hélène Bellenger est une photographe plasticienne installée à Marseille. 

Par le vocabulaire de la collection et du détournement, l’artiste creuse au sein de sa culture visuelle et déconstruit l’espace intermédiaire du “re” de représentation. Ses travaux sont régulièrement présentés par des institutions telles que Agnès B, le 62e Salon de Montrouge, la Galerie Binôme, la Fondation Luma, le Festival Circulation(s), le Centre de la Photographie de Genève, la Galerie Soma du Caire et la Galerie Fonderia 20.9 de Vérone. 

CONVERSATION

Charlotte Perrin & Hélène Bellenger 


Poids ?

Poids plumes !


Quelle est la genèse du projet ?
Nous avions toutes deux répondu à un appel à candidature du 3 bis f pour les résidences de recherche en arts visuels. Diane Pigeau, directrice artistique du centre d’art, a choisi nos deux dossiers en ayant l’intuition d’une porosité entre nos deux pratiques. Le principe est que les deux artistes en résidence de recherche aient un temps ensemble dans l‘atelier.


Pourquoi le 3 bis f pour ce projet ?
Nous connaissions le 3 bis f toutes les deux.
Hélène : J’avais très envie de m’ancrer à Marseille après avoir voyagé plusieurs années dans le cadre de résidences à la sortie de l’Ecole de la Photographie d’Arles en 2016 (notamment à Deauville, Aix-en-Provence, Karnak (Égypte), Toulouse, Tours, Bastia). Je connaissais le 3 bis f et ses espaces car j’étais venue voir l’exposition de Linda Sanchez et Sarah Forrest en 2018.
Charlotte : Je vis déjà depuis plusieurs années en Allemagne et je souhaitais revenir dans ma région natale. Je connaissais le 3 bis f de nom, mais je ne connaissais pas les espaces. En voyant des images de l’atelier dans l’appel à candidature, j’ai eu envie d’investir l’espace en me focalisant sur une pratique sculpturale, évolutive et basée sur les formes et matériaux collectés sur place. Le contexte du 3 bis f où l’on partage l’évolution d’un travail en cours en ouvrant l’atelier lors de sessions se prêtait bien à ce nouveau champ d’expérimentations.


Comment travaillez-vous ?
Diane a eu beaucoup d’intuitions car si nos formes finales et nos sujets sont assez différents, nous procédons de manière similaire : nous travaillons par collections et détournements.
Hélène : Mes projets prennent la forme d’un travail d’enquête, suivi de collections d’images et de détournements (numériques ou spatiaux) ; Je travaille spécifiquement à partir de ma culture visuelle occidentale en interrogeant les soubassements techniques, économiques et politiques qui s’immiscent dans le « re » de représentation.
Charlotte : Dans mon travail, je suis fortement influencée par le contexte et les espaces dans lesquels je travaille ou dans lesquels je suis amenée à exposer. Je travaille d’une certaine manière in situ, ou plutôt en relation à, tout en poursuivant une recherche sur les matériaux dont je révèle les propriétés et que je détourne de leurs usages.


Comment cohabites-tu avec ta folie ?
Hélène : Ce qui est drôle c’est qu’au bout d’un moment durant la résidence, notamment ces dernières semaines, le rapport de force “normalité et périphérie” s’est inversé. J’avais l’impression de voir des patients dans les rues de Marseille et je ressentais parfois un certain apaisement à revenir à l’hôpital Montperrin. J’ai écouté récemment une archive sonore de Jean Malviel, un des co-fondateurs du lieu, expliquant “l’internement volontaire” des artistes qui viennent en résidence au 3 bis f. Cet espace nous amène à nous questionner sur la définition même de “folie”.
Charlotte : Pour des mesures de sécurité, les portes des pavillons doivent être systématiquement refermées derrière soi. Logeant sur place, j’ai dû apprendre à ouvrir et fermer les portes constamment, ce qui m’a amené à questionner la notion d’habitat, ce que veut dire se sentir chez soi, notre rapport à l’architecture, qui est une question récurrente dans mon travail. Cette thématique a trouvé un écho durant le confinement, qui nous a confronté comme jamais à notre habitat, un espace qui nous protège mais aussi nous enferme.


Ton jardin préféré ?
Hélène : La Villa Borghese à Rome, qui n’est pas un jardin mais un grand parc à côté de la Villa Médicis, très beau, avec une horloge hydraulique, des statues et beaucoup de couches d’histoire de l’art qui se superposent.
Charlotte : Le jardin botanique de Wuppertal, où j’organise avec Jonas Hohnke et Jaana Caspary, l’exposition Skulpturenprojekt Hardt de juillet à septembre. C’est un jardin très vallonné, la nature y est domestiquée, maîtrisée, néanmoins magnifique. Le parcours fait découvrir des espaces parcellaires, ponctués d’interventions sculpturales qui interagissent avec le contexte.


Quelle langue voudrais-tu chatouiller avec tes cils ?
Aucune !


A quelle question répondrais-tu « À vous de voir » ?
Qu’est-ce qu’il y aura dans notre exposition ?