YOAN SORIN
Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Nantes et de Cuenca, Yoan Sorin développe une pratique qui se décline selon des mythologies qu’il actualise à mesure de dessins et d’installations, de peintures ou de performances. À la manière d'un journal de bord et de ses multiples carnets de dessins, il remplit comme il égraine et exerce son regard caustique parfois même acide.
Entre art brut, esthétique des statues, ou objets de pacotille, les œuvres de Yoan Sorin entretiennent un rapport nomade à l’objet domestique et l’ornement en utilisant diverses perspectives, des couleurs vives, des tissus exotiques et textures fluorescentes.
CONVERSATION
Juin 2022
F comme ?
Féminisme.
Quelle est la genèse du projet ?
Assez simple en réalité, dans ma manière de travailler, tout commence par une invitation. C’est comme cela que je me mets au travail. C’est la découverte d’une personne, d’un lieu, toutes les énergies qui s’y déploient, un écho entre mon histoire personnelle et l’histoire d’un lieu, qui me font entrer dans un projet ou dans une pratique.
Pourquoi le 3 bis f pour ce projet ?
Parce que j’y suis invité ! Et cette invitation tombe très bien, elle rejoint une démarche qui m’est chère de créer en collaboration avec un public non initié à l’art : cela va me permettre d’aller plus loin dans ma pratique. Le double engagement du 3 bis f en arts visuels et en spectacle vivant, correspondant pleinement à mon travail, est également stimulant. Je travaille notamment régulièrement avec Amanda Piña, chorégraphe mexicaine et depuis huit ans avec la chorégraphe et performeuse canadienne Dana Michel. J’aime les allers-retours entre nos travaux, comme activateurs ou regards extérieurs, en s’invitant mutuellement dans nos résidences respectives en danse et en art contemporain.
Comment travailles-tu ?
Tous mes efforts sont de faire en sorte de ne jamais me rendre compte que je travaille ! J’aime mettre en place un environnement au sein duquel je me sens bien, où je vis et dans lequel je prends du bon temps : j’ai l’impression de ne jamais me dire que je me mets au travail.
Comment cohabites-tu avec ta folie ?
Comme une plante grimpante que j’essaye de laisser vivre autour de ma maison, en prenant garde à ce qu’elle ne m’enferme pas, qu’elle ne bloque aucun accès, aucune sortie. Souvent, elle est à l’origine d’une impulsion, un élan, ce qui permet de sortir de la norme, un chemin. Si je n’avais pas écouté ma folie, j’aurais sans doute continué ce à quoi j’étais prédestiné : aller à l’usine, ce que j’ai fait durant quatre ans avant mes études aux Beaux-arts de Nantes, comme le faisait mon père et beaucoup de gens dans mon environnement à Cholet. Tout ce qui touchait à l’art et à la culture était très peu présent, voire absent de ma vie quotidienne.
Ton refuge ?
Pendant longtemps, cela a été en moi. Maintenant c’est le regard de mon fils. Il a tout changé.
Arts visuels
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